Projet d'atelier ludique et créatif (francais)

Projet d'atelier ludique et créatif en espagnol
                                      
                                                                     Les enfants veulent seulement se divertir
                                                                     et les adultes aussi...



Durant les premiers mois, depuis mon arrivée à Genève, j'allais chercher toutes les semaines une fille de 7 ans à la sortie de l'école pour l'aider à faire ses devoirs. Nous le faisons sous forme de tandem, un échange oral de la langue.



Je faisais les devoirs de mon cours de français, tandis qu'elle faisait les siens. Je trouvais cela amusant. Par ses parents, je savais qu'elle n'avait pas trop envie de les faites travaux a domicile, alors je me suis mise à parler avec elle pour lui faire voir l'importance des devoirs. Nous sommes allées acheter une glace et nous nous sommes assises sur l'herbe au le soleil dans un parc pour parler.



Je lui ai dit que je devais faire mes devoirs pour le soir-même, que c'étaient les horaires de mes cours. Elle m’a demande :



Combien de professeurs as-tu ?

2, je lui ai répondu.

Et lequel est le plus autoritaire ?

Aucun, lui dis-je, ils sont gentils. Nous les adultes, nous allons à l'école parce que nous voulons apprendre.



Elle a continué :



Moi, je suis fatiguée, j'ai trop d'obligations, j'ai beaucoup de jours d'école. Regarde, elle me montre ses mains, lundi, mardi, jeudi, vendredi, et, en plus, je dois faire des devoirs à la maison. A l'école où j'allais avant, on me faisait dessiner, on racontait des histoires, on chantait, c'était plus marrant. On va à la balançoire ?!



Ce jour-là, je me suis rendue compte que pour Zahra notre tandem était moins amusant que pour moi et que, bien que je ne sois plus une enfant, j'aimais aussi jouer et dessiner.



Et je me suis mise à chercher d'autres moyens pour pouvoir échanger les mots d'une langue et de l'autre.



Et pourquoi pas dessiner, peindre, chanter et jouer ?



Alors je me suis mise à réfléchir et à enquêter pour trouver des stratégies amusantes, agréables, ludiques et créatives qui rendent plus attrayantes les activités éducatives.









Cadre théorique



Le jeu...



Bien que, dans l'éducation pré-scolaire, la qualité psychologique et pédagogique du jeu soit reconnue, dès l'école primaire, il est considéré comme une perte de temps et même comme un élément de distraction des autres processus d'apprentissage. Naît alors chez l'enfant cette dichotomie dans la manière de percevoir le travail scolaire.



Mélanie Klein, mentionne que, quand on demande aux enfants pré-scolaires « qu'est-ce que t'as fait à l'école aujourd'hui ? », ils répondent spontanément « joué », ce qui démontre que les enfants en jeune âge ont l'image du jeu en tant qu'expérience quotidienne. Cependant, la situation change quand les enfants entrent à l'école primaire. En troisième année, les enfants différencient la nature volontaire du jeu de l'obligation du travail. En cinquième, ils distinguent

l'ennui du travail avec le plaisir du jeu. Ainsi, à la même question : « qu'est-ce qui te plaît le plus à l'école ? », les enfants scolaires répondent fréquemment : « la récré ».



Sigmung Freud affirme : « Tout enfant qui joue se conduit comme un poète... , il crée son propre monde dans lequel il situe les choses du monde qui l'entoure, dans un monde nouveau, gratifiant pour lui ; il dédie beaucoup de temps et de grands affects à son jeu.



Le poète se débrouille de la même manière que l'enfant: il crée un monde fantastique, il se sent affectivement très attaché à lui, mais sans le distinguer résolument de la réalité. L’antithèse du jeu est la réalité. L'enfant distingue bien la réalité du monde de son jeu et projette les objets et les circonstances qu'il imagine sur des objets visibles du monde réel ; cette projection, c'est ce qui différencie le jeu enfantin de la fantaisie (fantasme) de l'adulte.

L'adulte sait qu'on attend de lui qu'il ne joue plus, qu'il prenne place dans le monde réel. Il renonce alors apparemment au plaisir que lui produisait le fait de jouer. Nous savons bien qu'il est difficile de renoncer à quelque chose qui nous fait plaisir...



En vérité, il ne renonce à rien du tout, il substitue, il transpose à la place de jouer, fantasme, tire des plans sur la comète. L'enfant joue seul ou avec d'autres enfants, il offre son jeu en spectacle à l'adulte.



Réhabiliter le jeu en tant qu'activité existentielle de l'être humain et le convertir en une meilleure stratégie didactique, voilà le sujet de mes recherches. J'essaie de proposer une approche nouvelle et à la fois synthétique, quant à la situation d'enseignement-apprentissage, dans laquelle la relation entre l'éducateur et l'éduqué permet une interaction dans un climat ludique.



La méthodologie ludico-créative a été diffusée dès les années 80 par le Dr. Raymundo Dinello. L'objectif primordial est le développement complet de la personne à travers le jeu et la créativité, ce qui contribue à la formation d'êtres humains autonomes, créateurs et heureux. Le jeu, ce simple mot, représente un univers d'expériences et de découvertes, de relations et de sentiments. Son importance est incalculable. Pour qui le pratique, la vie devient plus plaisante ; ceux qui le méprisent se déshumanisent ; pour ceux qui le connaissent, mais voient leur droit à jouer limité, l'existence est douloureuse.



L'activité ludique ou le jeu est un important moyen d'expression des pensées les plus profondes et des émotions de l'être humain, ce qui lui permet d'extérioriser les conflits intérieurs et minimiser les effets d'expériences négatives. Elle permet le développement complet de l'individu de manière équilibrée, tant sur les aspects physiques, émotionnels que sociaux et intellectuels, favorisant ainsi l'observation, la réflexion et l'esprit critique, enrichissant le vocabulaire, renforçant l'auto-estime et développant sa créativité.



On peut considérer le jeu comme un synonyme de récréation, qui offre à la personne l'opportunité de transformer la réalité de manière plus plaisante, produisant bonheur et bien-être.



Le jeu, tant individuel que collectif, représente un excellent outil thérapeutique, qui permet à l'être humain de manifester des sentiments accumulés de frustration, d'agression, d'insécurité, de tension, entre autres, à la place de les réprimer, contribuant ainsi au renforcement de sa personnalité.





L'art...



La relation art-jeu-pensée se manifeste avec une clarté évidente dans cette activité chez l'enfant. L'art, en tant qu'expression hautement créative des êtres humains, apporte des éléments fondamentaux dans la compréhension et le développement de la pensée créative.



L'art, chez l'enfant, est bien plus qu'un passe-temps, c'est une communication significative avec lui-même, c'est la sélection de toutes les choses de son environnement avec lesquelles il s'identifie, ainsi que l'organisation de toutes celles-ci en un tout, nouveau et sensé.

L'esthétique est définie par les auteurs comme un moyen d'organiser la pensée, les sentiments et les perceptions en une forme expressive qui sert à communiquer avec les autres. Ses pensées et ses sentiments.



Les critères esthétiques se basent sur l'individu, dans le type particulier d'activité artistique, dans la culture dans laquelle se réalise le travail créatif, et dans l'instinct ou le but qu'il y a derrière la forme. Il n'y a pas de règle fixe, ni patrons applicables à l'esthétique.



Dans les créations de l'enfant au sein de ce développement, son aptitude sensitive pour intégrer les expériences dans un tout cohérent est révélée, il se découvre au sein de l'organisation harmonieuse et de l'expression de pensées et sentiments réalisés au travers de traits, de textures et de couleurs.



L'esthétique est intimement liée à la personnalité, au schéma d'organisation qui utilise pour exprimer les expériences artistiques.





Le langage...



Il existe beaucoup de formes de langages : verbal, numérique, gestuel, musical, significatif, poétique, esthétique, plastique, etc. Les langages significatif, poétique et esthétique, sont englobés dans l'expression plastique.



L'étude du langage ne peut être réalisée qu'une fois qu'a été établie la capacité créative et qu'on évolue à un niveau strictement ludico-créatif dans le milieu interférentiel, de manière à ce que chacun réalise au fil de l'expérience quotidienne le caractère constellationel de la réalité, la vérité et la beauté. Ce qu'est le langage ne peut faire l'objet d'un apprentissage. Il s'agit d'un genre de réalité subtile dont la spécificité ne se révèle qu'à la lumière de l'expérience-même que nous avons avec elle. Quand cette expérience est véritablement créative, le langage n'est plus qu'un simple moyen de transmission. C'est ce qui arrive quand l'enfant crée en dessinant, peignant ou sculptant.



L'expression plastique, comme tout langage, suppose un processus créateur. Afin de réussir à représenter-communiquer de manière créative, au travers de l'image, des perceptions et des vécus, il est nécessaire de trouver un équilibre entre ce qui se vit et ce qui s'exprime, entre l'action et la langage, entre « le faire » et « le dire ». Il est nécessaire, de plus, de trouver une « manière de dire » , dans ce cas une manière plastique.



La personne, l'enfant, se confronte à une réalité externe ou interne qu'il doit apprendre à observer, à identifier, à classifier et à ordonner. Quand il la maîtrise, il peut la communiquer. Mais pour cela, il doit maîtriser un moyen d'expression.



Il peut s'agir de perceptions se référant à une réalité externe (objets qui l'entourent, environnement naturel, etc.) ou à une réalité interne (fantaisies, vécus émotionnels, esthétiques, psychologiques, etc.).



Dans le cas du langage plastique, connaître les divers matériels et les diverses techniques implique le fait de maîtriser le geste graphique, d'avoir une bonne coordination visu-motrice, de savoir reproduire des traits, des formes, des couleurs. Par là, je veux dire qu'en plus de posséder les conditions nécessaires pour pouvoir créer, l'enfant doit savoir ce qu'il veut raconter et comment il veut le raconter. Tout ce processus créatif aura pour résultat l’œuvre plastique, qu'on se considère artiste ou non.



D'un point de vue éducatif, ce qui, à n'en pas douter, m'intéresse le plus chez l'enfant, c'est son processus créatif communicatif, c'est-à-dire cette succession continue de décisions, qu'il ait été en dialogue ouvert avec ce qu'il a créé. C'est ce qui le consolide dans sa personnalité



Et n'est-ce pas là la base de toute éducation ?







La langue maternelle chez les enfants d'immigrés...



Le langage est bien plus qu'un moyen de communication. Il est un reflet singulier du monde des personnes qui le parlent, un véhicule d'expression culturelle et un réceptacle des valeurs

de ceux qui le maîtrisent, dans lequel se forge l'identité. Peut-être est-ce le plus humain des traits de l'homme. Comment nous sommes est étroitement lié à(aux) la langue(s) que nous parlons.



Le langage est essentiel pour le progrès continu et le bien-être de n'importe quelle société et la survie d'une langue est fondamentale pour notre propre survie.



Les recherches appuient la thèse qu'une base solide de la langue maternelle est fondamentale pour le développement cognitif et aide à apprendre d'autres langues.



C'est dans leur langue maternelle que les individus expriment leurs premiers mots et leurs premières pensées. C'est pour cela que c'est avec elle qu'on parle généralement avec le plus de fluidité. Cognitivement, la langue maternelle constitue un outil fondamental que chaque enfant utilise pour comprendre le monde. Culturellement, elle est une expression fondamentale de l'histoire et de l'identité.



Pour les enfants qui parlent une langue minoritaire, l'apprentissage de leur propre langue maternelle dans leurs premières années d'étudiant n'est pas un luxe, mais un droit fondamental d'accès aux opportunités éducatives. De plus, leurs capacités pour apprendre une deuxième langue ou plus sont déterminées par la force des fondements linguistiques de leur langue maternelle. Par conséquent, l'apprentissage dans la langue maternelle est la meilleure manière de favoriser l'apprentissage de la langue nationale.









Méthodologie de travail



Cette proposition est basée sur la méthodologie ludico-créative qui se situe dans un concept d'apprentissage interactif, où l'enfant apprend au-travers du jeu et de la créativité. Elle prétend promouvoir la pensée créative, les processus de découverte, l'expérimentation et l'imagination.











Modalités de travail



L'idée est d'organiser des activités ludico-créatives en langue espagnole, de manière à ce qu'il y ait une double transmission :



-d'un côté, l'apprentissage de la langue espagnole.

-de l'autre, des espaces de jeu et d'ateliers créatifs, qui peuvent être plus amusants et salutaires qu'un cours de langue.



Je pense que mon travail peut apporter des connaissances et des techniques ludico-créatives variées, pour que les enfants puissent comprendre la langue espagnole d'une autre manière...



Leur apprendre à peindre, à faire des sculptures, les accompagner pour jouer, jouer avec eux, ce serait les accompagner à penser et de faire, les inciter à voir, à sentir, à imaginer...



Le moyen est l'art en tant qu'expression, l'apprentissage de la langue la finalité.





Les enfants veulent seulement s'amuser



ateliers pour enfants de 3 à 5 ans, sans écriture

jeux, bricolage, lecture de contes, musique pour petits





ateliers pour enfants de 6 à 8 ans, avec écriture

jeux, artisanat, musique, contes

initiation aux techniques de dessin, peinture et sculpture





ateliers pour enfants de 8 à 12 ans

jeux, artisanat, musique, contes

techniques de dessin, peinture et sculpture





ateliers pour adolescents

musique, dessin, peinture, sculpture, bricolage

peinture : huile, acrylique, théorie de la couleur





ateliers pour adultes

dessin, peinture, sculpture, bricolage

peinture : huile, acrylique, aquarelle, théorie de la couleur















Carina alejandra Cardone.



Traduction Mauro Recanatesi.

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